jeudi 21 août 2008

Un nouveau couac estival : Origines et conséquences

C’est malheureusement sans surprise que je découvre l’article « Le PS rembourse les Verts pour le procès contre Philippe Doucet » dans le journal « l’ECHO » du 08/08/08.En revanche il est probable que la plus grande majorité des 700 personnes, adhérents au sein de la section depuis peu de temps, soit consternée et interrogative sur la teneur de ce nouvel incident électoral.

Pourquoi sommes-nous arrivés là ?

Sans ambages, le secrétaire de section assume une lourde responsabilité dans l’enlisement de cette situation. Certes la section n’a jamais été un fleuve tranquille, néanmoins ses prédécesseurs ont fait ce qu’ils pouvaient pour préserver à la fois leur rôle de secrétaire de section ainsi que le fonctionnement acceptable de la section.

Mais force est de constater que l’actuel secrétaire de section a, dès le début de l’exercice de ses responsabilités, privilégié la gestion de sa carrière politique, et ce au détriment du respect de nos valeurs socialistes, des statuts du Parti et de ses propres engagements vis-à-vis des militants.

Pour parvenir à ses fins, il n’a pas lésiné sur les moyens : un suivisme béat, des discours lénifiants pour masquer la réalité et occulter la vérité, la manipulation, la rétention permanente d’informations, etc. Or dans sa profession de foi, à l’aune de son prédécesseur, il a affirmé avec force, sa volonté de respecter les statuts du Parti et le règlement de la section, de défendre ses fondamentaux et enfin de veiller scrupuleusement à la transparence et à la souveraineté de l’assemblée de section.

Il est à noter que malgré mes incessantes alertes, mes multiples interventions et mes différents rappels, il a choisi la fuite en avant sans ce soucier du résultat de ses actes.

Où en sommes- nous actuellement ?

Le bilan du secrétaire de section est accablant. La liste de ses dérapages est longue, à tel point, qu’il n’a même pas daigné faire la passation avec son prédécesseur alors qu’il arrive au terme de son mandat. C’est quand même très inquiétant d’accepter des responsabilités sans être prêt à les assumer comme il se doit. Espérons qu’il se soit prémuni de plus de rigueur pour gérer les marchés et les commerces de la ville.

Apparemment, en tant qu’élu, il manifeste une motivation singulière à sa délégation. Mais ce constat, aussi glorieux soit-il, ne doit pas dissimuler la réalité. Aujourd’hui, il se retrouve à la tête d’une section sans Commission Administrative (instance politique animant la vie de la section). Le 18 avril dernier, il a pris la décision de la dissoudre sans se référer à ses membres et il l’a remplacée, en dépit de tout principe élémentaire de la démocratie, par un pseudo comité de coordination en vue de préparer le congrès de Reims.

Cette initiative malencontreuse a périclité avant même de voir le jour. Les désaccords entre les membres de ce comité ont aussi tôt surgis. Pour preuve, le débat et le vote de la déclaration de principes de notre Parti ont été organisés après la date butoir.
Vraisemblablement, le secrétaire de section ne croit plus au Parti et continue dans l’autisme pour assouvir, coûte que coûte, ses ambitions personnelles.

A vrai dire, malgré ce portrait extrêmement sombre de sa gestion à la tête de la section, le secrétaire de section a encore la possibilité de sortir de cette impasse dans laquelle il s’est mis volontairement. Il lui suffit de relever dès maintenant trois défis pour se reconstruire politiquement. .

Dès la rentrée politique locale, il lui appartient de négocier, dans le cadre de nos statuts et conformément à notre déclaration de principes, un compromis dans le but d’unir tous les socialistes en réhabilitant le rôle du secrétaire de section et en affirmant la souveraineté de l’assemblée générale.

En deuxième lieu il convient de mettre en place une organisation rigoureuse qui répond aux impératifs de notre congrès et notamment des réunions statutaires. Mon précédent article : « Un Militantisme de gauche Volontariste et Déterminé » peut lui être utile.

Et enfin il faut mettre tous les moyens en œuvre pour préserver l’indépendance de la section. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Il y va sans dire que, les militants n’auraient plus à apprendre, par la presse ou par les communiqués de la Droite, les nouvelles concernant le recours de la Droite, ni les conséquences éventuellement fâcheuses de la plainte en justice de Verts par la presse.

Fidèle à mon engagement de dire la vérité et d’agir avec sincérité, il m’a semblé utile de réagir sur ledit article de « l’ECHO » afin de pouvoir analyser l’origine de ce deuxième couac estival. Dans un même temps avec le sens de responsabilité qui m’a toujours animé, j’essaye une nouvelle fois d ouvrir quelques pistes pour sortir de cet imbroglio politique auquel la section s’enfonce de plus en plus.

Aucun responsable politique digne de ce nom ne peut se complaire dans cette situation.

Il faut avoir le courage de dire que nous avons collectivement touché le fond, et que notre section, en l’état, n’existe que dans l’esprit de quelques militants qui ne veulent en aucun cas céder au fatalisme.

Mais si rien ne se fait, il y aura de quoi s’inquiéter, non seulement sur le déroulement des réunions statutaires de notre congrès mais aussi sur l’unité de la section et sur sa raison d’être.

Ali ROMDHANE.
Membre du Conseil Fédéral.
Délégué National au Tourisme.

mercredi 6 août 2008

Contribution thématique : "Pour une Politique Volontariste du Tourisme"

« Qui aurait pensé, en votant les congés payés, qu’il était en train de créer un des secteurs-clés du XXI siècle. Léon Blum ? Certainement pas. Léo Lagrange ? Pas davantage». Le gouvernement socialiste lorsqu’en 1982 a créé l’Etablissement public, l’ANCV (l’agence nationale des chèques-vacances), avec pour mission de promouvoir le tourisme social ? Non plus. »
Il faut croire que cette vision du tourisme qui est la nôtre n’a pas beaucoup évolué ou du moins qu’elle ne s’est pas traduite à ce jour dans la réalité. Pour preuve notre projet socialiste élaboré en 2006, ne consacre au secteur du tourisme qu’un paragraphe lapidaire (page 32). Celui-ci n’est vraiment pas à la hauteur des enjeux, de la complexité ni de la diversité qui ont trait à ce secteur.
Qui plus est, en quelques lignes, il est pratiquement impossible de démontrer le réel poids économique du tourisme et de sa nécessité sociale. Par ailleurs, ledit paragraphe n’ouvre dans ce secteur aucune perspective d’évolution. Il n’aborde ni son impact sur la politique de l’aménagement du territoire ni l’intérêt qu’il doit porter dans le concept du développement durable.
Ce constat est d’autant plus accablant pour nous socialistes, que, dès 2005, en vue de la préparation des élections présidentielles de 2007, l’UMP s’est donnée les moyens pour aborder ce sujet. En effet, elle a mis en place dès 2005 une commission du tourisme en associant les experts et les professionnels.
Cette supériorité de l’UMP s’est fait ressentir, lors de la campagne présidentielle de 2007. Sans vouloir jeter l’anathème sur quiconque, les professionnels de ce secteur s’étonnaient de notre manque d’organisation, de l’absence de décision et de la multiplicité des interlocuteurs.

Tour d’horizons

L’importance de l’activité touristique à l’échelle de la planète et sa croissance exponentielle durant la prochaine décennie ont été mises en évidence par l’OMT afin de montrer l’enjeu du levier économique qu’elle représente. Il convient alors de donner quelques indices clés tant au niveau mondial et européen que national afin d’apprécier la place prépondérante que détient ce secteur dans l’économie mondiale. Tout particulièrement en Europe, et plus précisément dans notre pays.

Au niveau mondial

Selon l’OMT, le tourisme international a progressé de 1950 à 2007 à raison de 6,5% par an. En 2007 on dénombre 898 millions de touristes, et 733 milliards de $ de recette en 2006. A ce rythme, on arriverait pratiquement 1,6 milliards de touristes d’ici 2020. Par ailleurs une récente estimation du « World Travel & Tourism Council » montre bien que le tourisme constitue l’une des industries mondiales les plus importantes avec environ 231 millions de personnes salariées plus de 10,4% de PNB mondial.
Mais, de prime à bord, ce qui peut paraître paradoxal, c’est que malgré la pollution induite par le transport (avion, voiture) pour voyager, l’agenda 21 de la conférence sur l’environnement et le développement durable tenue à Rio en 1992 soutient que l’activité du tourisme est l’une des seules qui peut fournir des encouragements pour la préservation de l’environnement, outre à être une grande ressource potentielle pour l’emploi des femmes et des jeunes.
Voilà un challenge d’une politique de tourisme volontariste, voire audacieuse qui mérite d’être relevé, du moins en ce qui nous concerne pour les deux années qui viennent au niveau des collectivités territoriales. En effet notre pouvoir politique est réel dans les mairies des grandes et moyennes villes, dans la majorité des conseils généraux et pratiquement dans la totalité des conseils régionaux.
Ces dernières années, plusieurs actions volontaristes dans ce sens ont vu le jour. Néanmoins, il manque toujours une orientation politique forte dans notre pays qui favorise la genèse d’une synergie entre les différents acteurs. De ce fait, il ne peut y avoir un développement d’esprit de coopération efficace et durable entre tous les décideurs du tourisme (voyagistes, hôteliers, restaurateurs).
Mais malgré toutes les défaillances, la contribution du tourisme au développement économique est incontestée. Ce secteur est sans aucun doute un vecteur de croissance des pays riches et des pays pauvres. Comme il peut être également une force de cohésion sociale et culturelle, dans le cadre d’une bonne gestion de l’environnement que ce soit dans les pays : pauvres, émergents ou avancés.

Au niveau européen

Quant à l’échelle européenne, l’industrie du tourisme contribue pour plus de 4% au PIB communautaire. Elle représente environ 2 millions d’entreprises employant environ 8 millions de personnes. Si l’on prend en considération les liens avec d’autres secteurs d’activités, la part du tourisme dans le PIB est estimée à environ 11%. De ce fait, il fournit du travail à plus de 12 % de la population active, c'est-à-dire environ 24 millions d’emplois. Le tourisme joue par conséquent un rôle essentiel dans le développement de la plupart des régions européennes.
En outre, avec ces résultats l’Europe est la première destination mondiale pour les touristes, mais la concurrence des pays émergents est de plus en plus importante. La question de cette prédominance se pose alors avec acuité.

Au niveau national

Aspect économique

Revenons maintenant à notre pays. Celui-ci occupe une place prépondérante dans ce domaine. En effet, avec environ 7% du P.I.B, 2 millions d’emplois directs et indirects, 8,9 milliards (€) d’excédent de la balance des paiements en 2006 et environ 82 millions de visiteurs en 2007; la France la première destination touristique au monde en termes de visiteurs.
Force est de constater que les bons résultats économiques du tourisme dépassent même les deux fleurons de notre économie nationale qui sont le secteur de l’agroalimentaire et celui de la construction automobile.

Les atouts et les insuffisances

En revanche cette réalité socio-économique et les atouts culturels et patrimoniaux exceptionnels dont le pays dispose ne doivent pas pour autant éluder les vraies difficultés. Parmi celles-ci, certaines sont endogènes parce qu’elles sont du ressort du pouvoir public en termes de gouvernance : insuffisances des moyens budgétaires, incohérence entre la politique territoriale et la politique du tourisme. Ajoutons à cela l’absence d’un partenariat public/ privé, passant par la mise en place d’une véritable « task force » (mission) commune à vocation stratégique et pré opérationnelle, que cela soit au niveau national ou européen, voire international…
D’autres difficultés sont exogènes. C’est l’émanation de la nature même de l’activité du tourisme. En effet aucune autre activité ne fait appel à un ensemble de métiers aussi large et complémentaire (ingénierie, bâtiment, équipements, technologie de communication et d’information, etc…). D’autant plus que cette chaîne professionnelle dépend essentiellement d’un marché éminemment concurrentiel à tous les niveaux : local, national, européen et international.

La financiarisation du secteur

De même, il faut ajouter aux aléas sanitaires, climatiques, sécuritaires et économiques, les contraintes financières qui suscitent de réelles interrogations. Alors que la plupart des responsables et des acteurs opérant dans le secteur du tourisme ressentent le besoin d’un véritable consensus sur le concept de durabilité et l’application de ses principes, les fonds de pension s’y intéressent en imposant leur souci de rentabilité immédiate, la spéculation immobilière, et de facto un retour sur investissement le plus élevé quitte à mettre l’entreprise en difficulté.
Cette tendance de la financiarisation de l’activité touristique est bien évidemment incompatible avec les fondamentaux du tourisme durable à travers lesquels un barycentre pourrait être trouvé entre les intérêts environnementaux, socioculturels et économiques.
Face à ce constat, nous savons fort bien que la droite influencée par l’approche néo-classique, a la faiblesse de laisser faire le marché. Ainsi elle estime, à tort, que la croissance peut à elle seule résoudre tous les problèmes auxquels le secteur du tourisme est actuellement confronté.
Pis encore, pour des raisons de restriction budgétaire la droite n’hésite pas en conséquence d’opérer de couperet sombre dans les subventions accordées aux associations chargées de tourisme social et solidaire , voire de privatiser partiellement ou intégralement l’ANCV.

Quels enjeux pour les socialistes

Tourisme de territoire durable

Il nous appartient donc en tant que socialistes de prendre davantage conscience que la mise en place d’un tourisme des territoires d’accueil ne peut plus se satisfaire du laisser-faire, de l’atomisation de la décision, de la seule politique de la « devise-lit »(stratégie touristique uniquement fondée sur la rentrée des devises par l’immobilier des vacances) sans courir le risque de détruire la matière première sur laquelle elle s’inscrit. C’est en se démarquant de cette politique et en favorisant un véritable consensus sur le concept de durabilité, plus précisément sur les principes fondamentaux qui interviennent à l’interface des territoires et des hommes.

Partenariat

Cette vision ne peut se traduire dans la réalité sans la mise en place d’une méthode d’application qui doit alors être définie selon un étroit partenariat tripartite entre secteur privé, secteur public et secteur associatif.
En agissant ainsi, nous serons enfin en mesure de proposer une vraie politique du tourisme cohérente qui doit développer le partenariat privé/public, respectueuse de l’environnement et juste socialement. Une politique du tourisme qui doit être à la pointe du respect de l’environnement, s’intégrant ainsi harmonieusement au niveau européen, voire euro méditerranéen, et enfin en relevant également les défis au niveau mondial.
Un tourisme conforme à notre déclaration de principes
La politique du tourisme que nous défendons s’inscrit complètement dans la déclaration de principes du parti, notamment lorsqu’il se prononce explicitement en faveur du modèle du développement durable qui « conjugue la croissance, l’innovation technologique, la création d’emplois, la protection sociale ». C’est une politique du tourisme s’inscrivant dans un contrat d’équilibre que nous devons défendre.
D’ores et déjà nous sommes en mesure, grâce à la majorité que nous détenons dans les collectivités territoriales et sans attendre 2012, d’élaborer une politique du tourisme durable en y associant toutes les parties prenantes. C’est également avec la volonté de parvenir à trouver des solutions équilibrées entre le tourisme social, économique et équitable que nous faisions preuve d’innovation et d’imagination dans la gouvernance du tourisme du 21ème siècle.
C’est le défi que nous devons lancer sans attendre dans le secteur du tourisme. Nous étions les précurseurs du tourisme social, nous le serons aussi pour le tourisme équitable, tout en anticipant les difficultés environnementales et en se donnant les moyens pour faire face à la concurrence croissante (Espagne, Chine…).

Une pro réactivité dans le tourisme

Or, ce défi ne sera relevé que si le tourisme acquiert la place qu’il mérite dans le dispositif organisationnel au niveau des instances nationales de notre parti. Il convient donc de prévoir un secrétariat national qui sera en mesure de suivre ce secteur en constante évolution tant aux plans économique, social, qu’environnemental
Rappelons le, le tourisme est au cœur du paysage économique et social français, avec près de 2,5 millions de salariés et 7 % du PIB.
Il est également au carrefour de nombreuses politiques publiques : les transports (publics et privés), la culture (aménagement, réfection et optimisation des sites), la santé (balnéothérapie, thalassothérapie…), l’éducation (tourisme scolaire), etc.…
D’où l’intérêt supplémentaire de constituer dès à présent une force de proposition à l’attention même des collectivités locales, qui ont l’habitude de regrouper de manière cohérente l’ensemble de ces activités dans une politique publique plus globale.

Le périmètre de l’action

Enfin une telle politique volontariste et audacieuse du tourisme ne peut réussir que dans un cadre européen et plus particulièrement au sein de l’UE qui est compétente pour mettre en place une harmonisation fiscale et une uniformisation des chartes, des labels des certifications et des normes touristiques respectées par tous ses membres. Cette politique devra donc être établie en lien avec nos partenaires européens et méditerranéens afin d’atteindre le succès espéré.

Ali ROMDHANE.
Délégué National au Tourisme.