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« L’hôpital d’Argenteuil est dans le gouffre financier », c’est le titre d’un article affligeant. Il a été publié dans « l’Echo Régional » du Val d’Oise le mercredi 12 décembre 2007.
Où en est-il aujourd’hui ?
Après le vote du retour à l’équilibre budgétaire de son Conseil d’Administration fin 2008, cela s’est traduit, quelques mois après par la suppression de 170 postes et la fermeture du service de médicine générale, faute d’infirmier(e)s.
En ce moment la question qui vaille est que cet hôpital connaîtra-t-il dans les années qui viennent d’autres coupes sombres ? Ce n’est pas du tout exclu surtout après le vote du projet de loi (HPST)°et sa mise en application..
A vrai dire cette problématique dépasse largement les difficultés financières auxquelles se heurte l’hôpital public. Il s’agit de remettre en cause son rôle et sa raison d’être. Le projet de loi Bachelot ne vise que de compromettre progressivement et sûrement la qualité de ses soins et de le faire disparaître en faveur des cliniques privées.
Nul doute que les critères de convergences de l’Union Européenne et son traité de Lisbonne, votés par les députés de l’UMP et ceux du PS, ont un impact néfaste sur la santé publique. Ils contribuent tout particulièrement à la mise en place d’un mode de gouvernance ayant comme seul objectif la réalisation de l’équilibre budgétaire à l’hôpital public. Par ricochet, il induit suffisamment de souplesse pour que les fonds de pensions engrangent aux cliques privées des dividendes substantiels. C’est donc les critères financiers qui passeront désormais en priorité, et ce avant même les critères sanitaires et sociaux.
C’est pourquoi, notre Comité PG de circonscription qui est engagé dans le collectif de défense de l’hôpital Argenteuil/Bezons a aussi voulu, dans le cadre du Front de Gauche local, élargir le débat sur cette question en l’inscrivant dans la campagne Européenne. Une réunion publique ,rassemblant un grand nombre de nos concitoyen(ne)s, fut organisée le lundi 11 mai 2009 sur la santé avec la projection du film : «L’accès aux soins en danger » en présence de son producteur Jacques Cotta et avec la participation de Bruno-Pascal Chevalier et Cécile Moutte.
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Jacques COTTA
Ce film met en avant la question de la solidarité et le type de société que nous voulons pour demain. Par conséquent le débat sur le devenir de l’hôpital public doit désormais avoir toute sa place dans la société civile, au lieu de passer à l’assemblée nationale par la procédure d’urgence.
Toutes les interventions du public ont appuyé cette vision en affirmant que notre système de santé constitue le socle même du vivre ensemble. Le fait de le remettre en cause c’est se hasarder à fragiliser l’essentiel de notre pacte républicain.
En effet le projet de loi Bachelot (hôpital, patients, santé, territoire) bradant la spécificité du service public témoigne de la volonté du gouvernement de droite d’aller encore plus loin dans le néolibéralisme. Il confirme la convergence tarifaire public/privé alors que l’hôpital assume des missions d’enseignement, prend en charge la précarité. D’autant plus il ne choisit ni ses patients, ni ses pathologies.
Force est de constater que même le principe de « la concurrence libre et non faussée » ne va pas assez loin. En inscrivant plus d’obligations pour l’hôpital public et davantage de liberté pour la clinique privée, ce projet de loi veut affirmer la volonté de la droite de s’ancrer durablement dans le système ultra-libéral..
Cette dérive qui ébranle en profondeur notre société, doit accélérer sur tout le territoire des nouveaux fronts populaires locaux. Ainsi la résistance à ce projet de loi plus sera plus efficace et le combat pour stopper cette politique rétrograde sur le plan humain sera efficient.
Notre réunion publique sur « L’accès aux soins en danger » qui s’est déroulée au dire de Jacques Cotta au cours d’une belle soirée est la preuve même de notre détermination pour que notre culture, notre pacte républicain et notre système de protection sociale ne soient pas un mythe mais une réalité. Il est donc plus prudent de susciter de plus en plus la mobilisation de nos concitoyens afin de mettre en échec toutes les tentatives susceptible de mettre à mal notre vivre ensemble.. .Celui-ci est, on le ressasse jamais assez, le seul garant de l’unicité de notre république dans le respect de son pluriculturalisme.
