vendredi 26 septembre 2008

Capitalisme du désastre

Face au « capitalisme du désastre », les socialistes doivent se mobiliser

Les médias et la crise
La crise financière actuelle, déclenchée aux Etats-Unis, n’épargne aucun pays. De plus elle entraîne dans son sillage une kyrielle d’autres crises. Les médias commencent à s’y intéresser, dans la mesure où cette crise menace très sérieusement l’économie mondiale. . Quotidiennement, les journaux lui consacrent plusieurs pages, les chaînes de télévision et les radios invitent des économistes, des analystes financiers afin d’expliquer les origines de cette crise financière.

On peut aisément constater à travers ces efforts médiatiques deux failles. La première est l’absence de témoignage de banquiers français et de clients. La deuxième est l’incapacité de tous ses experts en finance à donner des explications financières compréhensibles.

Le lexique des experts et la carence de pédagogie
Tous ceux qui se sont exprimés sur ce thème utilisent un lexique financier universel (hedge fund, subprime, marché optionnel, vente à découvert, gestion des sicav monétaire dynamique, crédit crunch, swap etc...,) qui est de nature à complexifier la compréhension de toutes ces opérations par le plus grand nombre de nos concitoyens. Ce n’est pas de cette manière que la population pourra d’une part prendre conscience de la réalité de cette récession et d’autre part acquérir une culture économique et financière.

D’où provient ce manque d’effort de vulgarisation ? Est-ce de peur de susciter la panique parmi la population française ? Ou tout simplement parce que les acteurs mêmes de cette crise ne maîtrisent plus la situation ?

En essayant de comprendre ce contexte financier, on constate que même les plus initiés ne sont pas capables d’apprécier exactement les pertes, les origines et les responsables de cette crise. Ils sont aussi dans une incapacité notable d’évaluer les retombées générées par ce « capitalisme du désastre », et encore moins de préciser la durée de cette catastrophe financière.

L’interventionnisme des autorités politiques et monétaires
Cette crise continue à engloutir des centaines de milliards de dollars et d’euros. Dans le but d’éviter une récession économique mondiale en assurant une certaine stabilité sur les marchés financiers, les autorités politiques et monétaires des États-Unis sont contraintes d’injecter des sommes colossales.

Nul doute que toutes ces tentatives ont un seul objectif, c’est de sauver en priorité et dans la précipitation le système du « capital du désastre » En effet plusieurs fleurons de la finance américaine, de puissance mondiale, ont aujourd’hui fait faillite (Lehman Brothers et Washigton Mutual). Plusieurs autres sont devenus fragiles et connaissent actuellement de sérieuses difficultés.

Cependant la nature des mesures prises par les autorités américaines est en total contradiction avec son système économique et social. Celui-ci est caractérisé par le « libertarisme » qui est basé sur le principe de prendre à certains ce qui leur appartient afin de le redistribuer à d’autres, c’est du vol et de l’esclavage. Or la finalité de toutes les décisions, déjà prises, concourra à privatiser les profits et à socialiser les pertes.
La situation économique et sociale dans notre pays
Dans notre pays, la plupart de nos concitoyens subissent de plein fouet la baisse de leur pouvoir d’achat, la difficulté de se soigner correctement, la ségrégation spatiale et ses stigmates, l’accès aux besoins primaires tels l’eau, le logement ou l’électricité, les réelles difficultés financières des crédits relais, la baisse des transactions immobilières. Tout en étant conscient de ses multiples difficultés de la population, le pouvoir politique se réfugie dans un silence épatant sur les méfaits de cette crise. Le gouvernement de droite est en train de payer le prix fort de son mauvais choix de la politique fiscale, notamment à travers « le bouclier fiscal ». Cette politique fiscale est devenue au fur et à mesure invisible tant aux yeux des particuliers que des entreprises. A cause de ces mesures incohérentes économiquement et injuste fiscalement, le gouvernement n’a hélas plus aucune marge de manœuvre pour mener à bien une politique budgétaire.

C’est pourquoi, nous ne sommes pas à l’abri d’une récession économique qui détériorerait davantage le niveau de vie des couches sociales les plus vulnérables de notre pays

Le rôle de l’Etat
D’où l’interrogation légitime non pas sur l’Etat providence mais sur le retour de l’Etat régulateur qui anticipe les crises : financières, économiques, sociales et surtout environnementales. Mais il est fort à craindre que, dans un souci de moraliser le « capitalisme du désastre », une reprise économique aussi rapide qu’hypothétique se réaliserait aux forceps.

Aujourd'hui les plus dubitatifs reconnaissent que la logique de réagir au seul gré des acteurs financiers, comporte un risque imminent qui aboutira, dans quelques années, à une double crise : celle du « capitalisme du désastre » et celle de "la catastrophe écologique et environnementale".

La réactivité des socialistes
Le Parti Socialiste réformiste dans son essor, croyant à l’épanouissement de tout individu dans la société, ne peut se permettre de voir ses responsables, ses élus et ses militants inertes face à ce « capitalisme du désastre ». D’autant plus forts par leur implantation local, les élus socialistes locaux disposent de tous les moyens et leviers logistiques et humains pour organiser, dans le cadre de l’éducation populaire et citoyenne des actions coordonnées afin de vulgariser cette crise financière : appréhender ses origines, mesurer ses effets actuels, ainsi que ses conséquences à moyen et long terme.

Qui plus est, dans les universités d’inter âges, il est possible d’inviter des conférenciers en économie, des professionnels dans la finance qui participeront à la formation économique et financière de nos concitoyens. De même, des débats peuvent être programmés et animés dans le cadre de la démocratie participative.

Voilà un projet politique, qui tient compte de la transparence en économie et en finance, en direction de nos concityens, que les socialistes doivent relever.

mercredi 17 septembre 2008

NOTRE HÔPITAL EST EN DANGER!!!

Disons la vérité aux argenteuillais
Témoignages
Lors de la réunion du Comité de Défense de l’hôpital d’Argenteuil qui a eu lieu le 10 septembre 2008, le témoignage des citoyens sur la qualité des soins est très inquiétant. Celui des professionnels est encore plus alarmant. Ces derniers affirment que leurs conditions de travail vont de mal en pis. D’autant plus les différents projets hospitaliers, décrétés par la direction et entérinés malheureusement, au début de cet été, par le conseil d’administration, rendront la situation davantage difficile, voire ingérable.

A juste titre, les représentants du personnel commencent à s’interroger très sérieusement sur les promesses faites par la gauche pendant la dernière campagne municipale.

C’est pourquoi, ils estiment que si rien ne se fait pour résoudre les problèmes anguleux qui sont à la fois de nature structurelle et conjoncturelle de l’hôpital d’Argenteuil, l’environnement y sera humainement inacceptable et matériellement insupportable.

D’ores et déjà les ennuis sont vécus pratiquement au quotidien tant pour les patients que pour le personnel. Des femmes qui accouchent à l’hôpital sans que la maman puisse disposer d’un lit dans des délais acceptables ni qu’elle soit non plus rassurer de la sécurité de son bébé. Quant au personnel, il est contraint de faire face à la récurrence de rupture de stocks de matériels de tout genre. Même les gants de soins ne sont pas à l’abri de ces aléas.

A vrai dire, cette dégradation que connaît l’hôpital d’Argenteuil ne date pas d’hier. Mais force est de constater qu’elle s’est aggravée très rapidement ces dernières années.

La détérioration de la situation financière
Aujourd’hui le déficit atteint environ 38 millions d’euros. Il serait donc naïf de croire ou de faire croire aux argenteuillais que la rallonge budgétaire obtenue cette année de 8 millions d’euros sur 3 ans suffirait pour remettre les comptes à flot. De plus, sans vouloir jouer au cassandre, cette somme ne l’épargne pas non plus d’une éventuelle cessation de payement.
Par conséquent la prémisse d’une nouvelle gouvernance à l’hôpital d’Argenteuil d’ici 2012 avec un tel niveau d’endettement est donc un leurre. Il est bien clair qu’en l’absence d’une politique cohérente de santé au niveau national, la droite, est en train de s’enliser dans la gestion budgétaire à cause des « caisses vides de l’Etat ».

La nouvelle gouvernance
L’hôpital n’est pas une entreprise comme les autres et notre système de santé est basé sur le principe de solidarité. Toutefois, la réussite d’une nouvelle gouvernance, quelque soit le secteur d’activité, nécessite des dépenses supplémentaires .Et la rationalisation de la gestion s’appuie d’une part sur une méthodologie clairement définie, et d’autre part sur l’implication de toutes les parties prenantes dans le pilotage de changement escompté.

Contester ce processus, c’est prouver que l’analyse de la situation de l’hôpital ne correspond pas tout à fait à la réalité et que les solutions préconisées ne pourront en aucun cas améliorer l’efficience du service public
La réaction de la gauche
Le groupe socialiste et apparentés, conscient de la complexité de cette problématique, a déjà présenté une motion à la séance du 24 mars 2006 du conseil général, par les voix de Gérard SEBAOUN et Bernard GALABUIG. Celle-ci voulait mandater le président de droite de l’époque, en sa double qualité de conseiller général et de parlementaire, afin qu’il interpelle le Ministre de la santé sur la situation difficile des hôpitaux valdoisiens.

Nul doute que cette motion fut rejetée par la droite.

Nonobstant, la gauche devenant en mars dernier majoritaire au Conseil général, son président Didier Arnal a repris ce problème à bras le corps. En effet dès le mois de juin dernier, il a sollicité un entretien avec l’actuel Ministre de la santé en vue de lui dresser l’état de délabrement du service public dans les hôpitaux valdoisiens.

Mobilisons les forces de gauche
D’évidence, la problématique de la santé est à fortiori une affaire politique. C’est pourquoi, au cours de cette réunion, il m’a donc semblé utile de suggérer, aux membres du Comité de Défense de l’Hôpital, l’élargissement de ce mouvement à toutes les forces de gauche (élus et militants) ainsi qu’à tout le mouvement associatif et syndical dans les communes concernées par l’aggravation de la situation humaine et financière de l’hôpital d’Argenteuil.

Je suis persuadé que seule une dynamique unitaire est en mesure de bâtir un rapport de force susceptible d’infléchir le gouvernement. Dans le cas contraire, nous ne pourrons plus échapper à la privatisation de la sécurité sociale qui pointe du nez sans se déclarer. Elle avance d’une façon insidieuse et de manière à prendre en otage les catégories sociales les plus défavorisées.

Les forces de gauche ne peuvent, sans réagir, accepter l’altération de notre système de sécurité sociale. D’autant plus, il existe malgré tout des solutions qui permettent, en toute transparence, de préserver la qualité des soins dans nos hôpitaux publics. Ainsi l’esprit de la sécurité sociale caractérisé par la politique sociale universelle en faveur de tous les citoyens, ne sera fragilisé.

En tout état de cause l’urgence des mesures autant concrètes qu’efficace en faveur de l’hôpital d’Argenteuil est bien réelle.